Poltergeist de Gil Kenan
La mode est au remake, c’est un fait, et ceci est particulièrement vrai pour les films fantastiques et/ou d’horreur. En grand représentant du genre, Poltergeist ne pouvait pas échapper à la règle. C’est donc Sam Raimi qui a produit ce projet casse gueule (comme tout remake), la réalisation a quand elle était confié à Gil Kenan. J’ai toujours du mal à comprendre comment un tel projet a pu être donné à un mec qui a réalisé deux longs métrage dans sa carrière (à savoir Monster House, un film d’animation et la cité de l’ombre). Non pas que ces deux longs métrage soient mauvais (au contraire), mais on parle tout de même de la licence Poltergeist. Je trouve que ça en dit long sur l’ambition que l’on veut donner au film. Et malheureusement pour ce remake, mes pires craintes se sont avérées fondées.

Insidious est passé par là
Sans revenir en détail sur l’histoire d’une banalité affligeante; une gentille petite famille américaine qui emménage dans une jolie petite maison qui s’avère avoir été construite sur un lieu maudit… Il est malheureusement évident que Poltergeist n’a pas su réinsuffler un vent de nouveauté sur le genre. Les jump scare s’enchaînent avec une banalité affligeante (ils sont tous prévisible à des kilomètres), les personnages sont d’une incohérence rare (le gamin qui d’une minute à l’autre passe du stade de poule mouillée à celui de héro sans peur) et les situations sont d’un manque d’originalité affligeant: le coup de la petite fille qui a un « ami imaginaire », on l’a déjà vu cent fois (et le coup du père qui dit « c’est normal à son âge! »). Je me suis demandé à plusieurs reprises ce que j’avais bien pu avoir fait pour mériter un pareil supplice. Je veux bien que le public visé soit un public adolescent, mais tout de même, les adolescents ne sont pas forcéments des anencéphales. Globalement Poltergeist n’invente rien de neuf et se contente de réciter une litanie de situations déjà vu, revu et re-revu des centaines de fois dans le cinéma d’horreur. Oui, le fabuleux Insidious de James Wan est passé par là, et la comparaison avec ce remake fait terriblement mal. La construction d’Insidious était similaire, mais la fougue dans la réalisation -et ce avec des jump scare certes mais assez imprévisible- expédie Poltergeist directement au tapis. Hormis la vision de la dimension parallèle, Poltergeist n’apporte rien.

Jump Scare

Le Jump Scare est un procédé cinématographique destiné à faire sursauter le spectateur. Souvent il s’agit de l’irruption à l’écran d’un personnage, d’un monstre ou d’un objet accompagné d’un effet sonore particulièrement bruyant ou stridant. Le Jump Scare est une des techniques les plus « basiques » du cinéma d’horreur. Son abus dans un film est considéré par certains (dont moi) comme un signe d’incapacité à créer un vrai sentiment de peur. Un bon film d’horreur n’a pas besoin de Jump Scare pour faire peur (c’est le cas d’Insidious ou Sinister), un mauvais film d’horreur n’arrive pas à faire peur sans Jump Scare. Bref le Jump Scare est un moyen facile de provoquer un sursaut, une peur brève, mais ne peut conditionner la qualité horrifique d’un film à lui seul.
De la publicité, en veux-tu en voilà
Je veux bien croire que le financement d’un film, même à Hollywood, soit quelque chose de compliqué. Donc voir des publicités déguisés ici et là ne me choque habituellement pas. Mais ce film est une publicité sur patte, on doit voir le logo Apple une bonne dizaine de fois, des téléviseurs Sony, des voitures Mini sans arrêt, des personnages qui citent des marques oralement, quasiment un plan sur trois est un placement produit, de quoi donner le vertige à n’importe qui. Personellement ça m’a gêné car autant parfois, à petite dose, ça peut aider à l’immersion dans le film, autant là j’avais l’impression d’assister à des pages publicitaires entrecoupées d’un film.